Des airs de gospel qui teintent certains titres aux cris du coeur : Bill Deraime est toujours en colère. Il chante souffrances et sentiments d’injustice, absurdité et exclusion. Mais comme il le dit lui-même : “J’ai écrit tout ce que j’avais à écrire”. Aujourd’hui, il est dans l’interprétation, joue de nouvelles versions, dans la grande tradition du blues : faire évoluer des chansons en remettant toujours l’ouvrage sur le métier.
Un chemin qui commence dans une cour sinistre à Senlis juste après la guerre, où le regard de l’enfant se heurte à un immense mur gris. Enfance rude, avec une mère que la médecine de l’époque ne sait soigner qu’en l’arrachant à sa famille pendant de longs mois. Scolarité poussive, jusqu’à ce qu’un professeur d’anglais, dans un collège mariste, fasse écouter du gospel à la classe.
Bill Deraime, qui parcourt les routes du blues depuis tant d’années, en revient toujours à ces deux-là : le révérend Gary Davis et Ray Charles. Le premier, un pasteur noir américain, écrivait ses chansons, les jouait seul avec sa guitare et prêchait. Il eut un succès relativement impressionnant pour l’époque (et sa condition) sur la fin de sa vie, dans les années 1960-1970. Son maître à penser. Il en inspira d’autres, des Grateful Dead à Bob Dylan. Le second lui donna l’envie de chanter, tout simplement.
Nouvel album Après Demain
Sortie le 26 mars chez Dixiefrog / Harmonia Mundi
Concert à l’Alhambra le 12 juin 2013